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L'humanité par mutilation(s)

Publié le par Biliku

En anthropo, j'avais étudié (vite fait) avec un prof super intéressant les gestes autour de l'accueil du nouveau-né qui le faisaient passer d'animal à humain: les vêtements, les grigris, les coupes de cheveux, le bain, etc... tout ce qui faisait passer ce petit être du giron maternel (animal et sauvage) à la communauté humaine (parait-il civilisée...), en somme.

Et puis, ça ne me servait plus, donc j'avais oublié.

Sauf que...

Sauf que depuis, j'ai eu deux enfants!

Pour le premier, il y a 8 ans bientôt 9, j'ai compris que ce cours que j'avais eu était important et serait au centre de beaucoup de questions que tout parent est amené à se poser (ou qu'on lui pose, aussi...). Et plus spécifiquement de la question de gérer et prendre des décisions pour un corps et donc un être vivant autre que soit.

Ainsi, j'ai découvert la pratique dite du décalottage. Vous ne connaissiez pas, vous avez bien de la chance... il s'agit ni plus ni moins que de branler son bébé. Ouais, j'utilise ce mot sciemment, car comment peut-on penser que cette pratique soit défendable, en fait?

Enfin, c'est une pratique très française, à ce qu'il parait. A se demander comment les autres nations ont fait pour se reproduire depuis des temps immémoriaux, eux qui ne tiraient pas sur le prépuce de leur enfant... bawi, une fois adultes, comment ont-ils pu bander, tous ces non-décalottés?

Enfin, Winckler explique l'inutilité de cette pratique bien mieux que moi...

http://martinwinckler.com/spip.php?article697

A cette question, on peut rattacher de manière assez directe la circoncision... Il parait que c'était pour une meilleure hygiène du sexe, je demande juste si on trouverait normal de récurer l'intérieur du vagin des petites filles ou de couper/dilater leur hymen?

Parce que clairement, ça s'apparente à la même chose... les "pertes" n'étant pas un manque d'hygiène mais une protection naturelle contre les infections. Et l'obturation par le prépuce ou l'hymen une barrière naturelle garante de la bonne santé du sexe... C'est dire l'intérêt de la chose!

Forcément, on en vient à parler de l'excision. Mais pas trop, quand même, parce que rien que d'imaginer ça, je suis littéralement retournée, physiquement et moralement! Là, la seule explication, c'est supprimer le plaisir sexuel des femmes afin de leur passer l'envie d'avoir une vie amoureuse ou adultère... franchement, je leur couperait bien le bout du gland, à ces tordus. et recouvrirait leur hampe avec la peau de leurs couilles correctement cousues et infectées. Aucun mot assez fort pour dire leur stupidité et leur sadisme!

Récemment, j'ai donc découvert autre chose: sous prétexte d'aider l'allaitement, "on" (aka les médecins, sages femmes ou puer) recommandent ou pratiquent suivant leur profession de couper le frein de langue des bébés.... ça se mélange avec l'idée comme quoi si on le coupe pas, le bébé zozotera en grandissant (quel handicap, vraiment! -_- )

Je trouve cela aussi défendable que les autres pratiques... Et je vois mal en quoi cela serait si nécessaire, mais bon, "y'a pire", hein? @_@

Je suis par ailleurs certaine que bien d'autres pratiques envers nos bébés seraient certainement difficilement défendable ou excusables, cependant rien que celles-ci, déjà, me font m'interroger sur les motivations profondes qui les sous-tendent.

Car l'hygiène, la prévention de soucis à l'âge adulte, le fait de s'alimenter ou de parler correctement, ces raisons pourraient finalement se retrouver en ce point: les humains ne sont naturellement pas viables, il faut les modifier, leur couper des bouts d'eux, les mutiler afin qu'ils survivent.

Et c'est là où j'ai peur. Peur de ceux qui le pensent réellement! S'extraire à ce point de son animalité, se vouloir si artificiel et dépendant de la société humaine, c'est se plier de soi-même à une conformité sociale... Cette peur fait que plutôt que de l'affronter, de réfléchir et de s'en sortir, on laisse à contre-coeur mutiler son enfant.

Bref.Je suis effrayée devant ce choix de suivre aveuglément au détriment de sa propre intégrité (ou de celle de son enfant...), de sa conscience, de sa réflexion, de son intelligence ou de ses valeurs.

Mais pas si étonnée, finalement... la peur menotte une majorité à une vie d'esclavage et de conformité. Et même si nous coupons des bouts de bébé, des gorges d'animaux intelligents plus ou moins morts, ou encore dans les rêves de nos enfants en fonction de leur genre, nous sommes nous-même victimes de ce que la civilisation et la vie nous ont montré comme "naturel, nécessaire et normal"...

J'espère juste qu'un jour, la peur ne sera plus une excuse recevable à la souffrance que nous engendrons autour de nous.

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