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Sein-ture

Publié le par Biliku

Depuis le temps que je me dis qu'il faut que j'écrive un article sur l'allaitement, bah voilà, la lutine dors très fort, alors je me lance!

Premier point, et non des moindres:

Sein-ture

voilà, ça c'est dit... et je pense qu'heureusement que je précise avant, car ma position en la matière est plutôt tranchée (enfin, d'un certain point de vue).

Au 19° siècle, quand on était richou, on prenait une nourrice. La bourgeoise sortait pas son sein, c'était pas classe. Au 20°, les médecins ont fini de peaufiner ce rejet occidental pour l'allaitement avec des idées plus que farfelues sur la croissance et la santé infantiles. On en est venu par moment à des pratiques totalement aberrantes, contre-productives et parfois dangereuses.

(pour un bon résumé de l'histoire de l'allaitement au 20° siècle, rien de mieux que la leache league http://www.lllfrance.org/L-allaitement-dans-la-societe/Histoire-de-l-allaitement-au-20e-siecle.html )

Encore aujourd'hui, certaines de ces idées fausses circulent. Un paquet, même, et on ne compte plus sur le net les articles tentant de rétablir la vérité... par exemple http://www.ch-belvedere.fr/zoom/allaitement/zoom_detail.asp

Et chez les parents, c'est la guerre ouverte entre les pro-bib' et les pro-sein... et ça peut partir loin dans les mots, très très loin. Je referais certainement pas le monde, et je galère grave à faire cet article, du fait de cet état plus tendu qu'un string taille 34 collé aux fesses d'un hippopotame.

Parfaitement, ça n'a rien à voir!

Omg j'aurais jamais dû chercher... ça existe en vrai des perturbés du ciboulot assez spécistes pour tochopper ça O_O

Omg j'aurais jamais dû chercher... ça existe en vrai des perturbés du ciboulot assez spécistes pour tochopper ça O_O

Après ce petit interlude, donc... pourquoi mon avis est-il si tranché que cela en matière d'allaitement?

Déjà, autant le dire, je suis "pro" allaitement. Pour ce qui se fait aujourd'hui dénommé "long", par ailleurs. En gros je m'en tiens pas aux 5 mois révolus.

J'ai eu la chance de ne pas vraiment galérer pour mettre en place mes allaitements. Le premier, clairement, j'ai pas été aidée pourtant...

Césarisée, personne ne m'a jamais aidée à récupérer mon bébé dans son berceau (ça douille bien, j'peux vous le dire ^^). Nursery qui refuse de prendre mon bébé pour que je puisse me reposer au prétexte que "vous avez choisi l'allaitement, alors on va pas vous le ramener à chaque fois qu'il pleure tout de même, faut assumer madame" -> vous me l'auriez faite, le coup de la responsabilisation, si j'avais eu plus de 20 ans, sérieusement? honteux... maladie nosocomiale à N+24h (était-ce nosocomial, d'ailleurs...) qui m'a fichu un sacré coup au moral: baby blues toute seule dans ma chambre avec 39.5 de fièvre selon l'infirmière. Aucun soutien, aucune explication, je connaissais même pas le terme de baby blues, donc bon... Vu que fièvre, tirage de lait en même temps qu'on donnait un biberon à mon fils, autant dire que j'ai tout fait pour que ma fièvre chute le plus rapidement possible.Pas qu'on m'ai avertie à la maternité qu'il fallait pas trop l'habituer au biberon, du tout, ça je l'ai lu dans un magasine grand public... c'est aussi ce genre de magasine qui m'avait fait insisté jusque pendant la césarienne sur le fait que je refusais qu'on donne au gnome un "biberon d'accueil".

Bref, vive le label "ami des bébés"!

Je disais donc... j'ai eu la chance de ne pas vraiment galérer pour mettre en place mes allaitements. Et j'ai bien de la chance, car quand je vois le nombre de femmes qui peuvent souffrir d'un mauvais démarrage, parfois (souvent?) fatal, je suis sidérée!

Non pas parce qu'elles échouent, mais par tous les bâtons qu'on leur colle dans les roues. Et par "on" j'entends la famille, les amis, les personnes non diplômées qui deviennent subitement médecins ou puéricultrices. Même syndrome qu'en matière de végétalisme, ceci dit... ça n'en reste pas moins lourd.

Petit florilège? c'est parti: Certaines femmes ne peuvent pas allaiter, le lait peut se "tarir" inopinément du jour au lendemain, les bébés allaités ont besoin d'eau, et ça te fait pas mal, ses dents? Certaine femmes n'ont pas un lait nourrissant, d'ailleurs le lait infantile est aussi bien adapté à bébé que le le lait maternel, et puis allaiter empêche le père d'avoir sa place. En plus, l'allaitement fatigue et empêche le bébé de trouver son rythme (aka "le rythme auquel la société voudrait qu'il se plie le plus rapidement possible, même si c'est pas le sien") et j'en passe, et j'en passe, et j'en passe...

Sein-ture

Par "on, j'entends aussi tous les "professionnels de santé" qui auront reçu au cours de leur formation pas moins de 3h, tout de même (ça fait beaucoup, hein? ) au sujet de l'allaitement maternel... et qui remettent rarement leurs connaissances à jour, en plus. Youpi, vive l'accompagnement, enfin, ça tend à s'améliorer, sous la "pression" des parents. Oui, parce qu'en plus faut faire pression si on compte espérer parvenir à un niveau acceptable d'accompagnement médical, hein. Normal!

Edifiant sur l'instruction des médecins en matière d'allaitement, page 66: http://www.remede.org/documents/IMG/These_Allaitement.pdf : Le manque de lait est physiologique chez certaines femmes, il faut suspecter un "manque de lait" lorsqu’un bébé de 6-8 semaines (en bonne santé) ne grossit pas, les crevasses n'ont rien à voir avec la position du bébé au sein, une tétée a une durée réglementaire (10, 15 ou 20 minutes... en gros...), allaiter n'a aucun impact économique, on peut prendre sans souci de l'ibuprofène en allaitant, voilà les supers conseils de ces médecins. Heureusement, il s'agissait d'une formation, ils ont donc cessé de sortir ce genre de bêtises aux mamans demandeuses!

On comprend finalement assez facilement pourquoi tant de mères abandonnent l'allaitement. Soit soulagées de laisser "un truc si fatiguant et compliqué", soit culpabilisées de pas avoir réussi un allaitement désiré. Ce sera pas la première ni la dernière fois que le staff médical se permettra une objectisation de la femme (et de son bébé) pour son confort ou par son ignorance...

Sans information correcte et réaliste disponible dans l'entourage des futurs parents, je trouve donc au départ que déjà, c'est mal parti pour l'idée qu'il s'agirait d'un choix fait en toute connaissance de causes... ce qui explique sans nul doute qu'à 1 mois, seuls 35% des nourrissons soient allaités de façon complète en France! http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/09/18/la-pratique-de-l-allaitement-varie-fortement-en-fonction-du-niveau-social-de-meres_1761653_3224.html

Ajoutons à ce manque d'information la désinformation et la publicité omniprésente pour les préparations (essentiellement à base de lait de vache, nous y viendrons) lactées infantiles.

Et vas y que je te dis que c'est quasi pareil, voir tout comme mais que j'ai pas le droit de le dire ouvertement, et que je te parle du lien mère-enfant, que c'est le meilleur "après le votre" (genre, après? quand exactement, après?) que les bébés sont heureux, tout sourire, en pleine forme, itouitou...

Franchement, je dois avoir une sacrée berlue, car j'ai l'impression tout de même que les bébés biberonnés ont d'énormes troubles gastriques, à s'en tordre de douleur, et que plus ça va, plus on trouve normal que les bébés soient médicamentés quasi-tout le temps, qu'ils aient tous un RGO, qu'ils régurgitent énormément, qu'ils aient des "coliques" (ce sont des "colites", hein, en passant ;)) un transit minuté militairement, et pas même la possibilité de prendre deux biberons à moins de 3h d'intervalles sans que l'apocalypse ne se déclenche dans leur estomac... Je dois sincèrement tenir une purée de sacrée chance pour pas avoir tous ces soucis avec les miens. Quoi que je me dis que quand même, j'ai dû augmenter mes probas de "chance"... mais j'ai pas d'études sous la main, donc je m'en tiendrais à mon seul entourage.

Bref. Sûre que des parents qui ont voulu, espéré, porté, aimé un bébé n'iraient pas faire des choix allant à l'encontre du bien-être de leur enfant. Ou alors, seulement s'ils y étaient forcés et obligés, avec aucune possibilité de faire autrement: un allaitement qui foire (se référer au-dessus), un boulot stressant qu'on doit absolument reprendre, ou un souci de santé qui met fin prématurément à l'allaitement, quoi. Enfin, c'est comme ça que j'imagine le truc, car j'entends des histoires de préserver ses seins pour son mari (se référer au dessus), de sortir en boite de nuit ou de confier un bébé de 2 mois à ses grands-parents alors que c'est clairement pas sa place à ce moment là de sa vie, j'admets que ça m'effraie un peu :s

Et là, je ressors l'étendard:

Sein-ture

Car je pense qu'il faut le rappeler, quand même, le sujet pouvant s'échauffer extrêmement rapidement.

Donc oui, je l'admet, j'ai beaucoup de difficultés à comprendre pourquoi faire un enfant lorsqu'on n'est pas prêts à s'investir pour lui durant le temps physiologiquement et psychologiquement nécessaires à son développement. Et bien sûr, je ne parle pas des impératifs générés par le travail, la santé ou les tuiles énormes qui peuvent parfois nous tomber dessus.

Un autre des points extrêmement important pour expliquer mon avis, c'est .... l'origine des préparations lactées infantiles.

Comment ça l'origine?

Bah oui, d'où vient le lait, quoi!

Alors, il vient d'où, le lait? Bien, oui, d'une vache! joli!

Donc, dans la composition du lait de vache, on a:

du pus, pudiquement appelé « cellules somatiques ».C'est en effet par ces cellules somatiques que se traduisent les mastites à répétition dont sont victimes un tiers des vaches laitières.Le taux de cellules somatiques d'un lait sain est inférieur à 100 000/ml, mais l'industrie laitière a le droit de mettre sur le marché du lait présentant un taux de 400 000/ml (une seringue de pus par litre de lait), taux qu'elle obtient en mélangeant des laits très contaminés avec des laits qui le sont moins. On y trouve aussi des résidus anti parasitaires, anti-inflammatoires, des pesticides et des aflatoxines fortement cancérigènes.

Je ne parle forcément pas de la casomorphine (ou caséine), une sorte de drogue naturelle produite par la vache pour que son petit reste à coté d'elle et qui "cale" les bébés humains (étonnant -_- ) je suis bien certaine que les humaines, comme les autres mammifères, doivent produire un équivalent. Peut être moins fort, ou moins présent, mais puisque les laits de vache sont coupés, ma foi! :)

Rajoutons à cela que les laits de vache, donc, sont coupés et supplémentés en plein de trucs plus ou moins (in)dispensables. Rien que de lire tout ça, ça me donnerait presque mal à la tête, je trouve ça quand même nettement plus compliqué que de sortir un nichon: http://www.lanutrition.fr/Les-meilleurs-laits-infantiles-pour-b%C3%A9b%C3%A9-avant-6-mois.html (ah, oui, tous contiennent de l'huile de palme... en plus d'esclavager les vaches -entre autres- on contribue donc à la déforestation et au massacre de nos proches cousins, les orang-outans... génial, quoi!)

De plus, et par ailleurs, pour que la vache produise du lait, tenez vous bien, il faut qu'elle ai un veau! Si, si, sérieusement, je rigole pas... Et donc dans ce but, on l'insémine afin qu'elle produise du lait (et accessoirement un veau).

Ledit veau, donc, deviendra génisse et vache à lait si c'est une femelle, barbark pour carniste égocentré si c'est un mâle. Je saurais pas trop dire ce qui est le mieux ou le pire, je pense que ça se vaut... ou alors hiérarchise-t-on la souffrance?

Dans les deux cas, on retirera son bébé à la vache afin de lui voler toute sa production, histoire de pas partager avec lui.

Moi, j'adore cette vidéo, je trouve que ça replace bien le contexte dans lequel on obtient le lait:

http://www.youtube.com/watch?v=gUnwj6T3I0A

Le veau, donc, si c'est un mâle, sera enchainé à un box afin de réduire un max ses mouvements, on le carencera volontairement afin que sa viande soit tendre et blanche... miam! (là, c'est le moment où je commence déjà à m'énerver qu'on puisse supposer que ce genre de pratique est excusable ou sans problème...)

Une fois sa vie finie, la vache se retrouvera donc à l'abattoir et deviendra "vache de réforme". A vrai dire, on la vend surtout sous le dénominatif de "boeuf", et hop, un changement de sexe, ni vu ni connu, pour pas trop faire prendre conscience au con-sommateur qu'on le prend plus pour un con qu'un sommateur!

Je me doute que vous connaissez tous la façon réglementaire de tuer une vache, je vais tout de même la répéter ici: on la met dans une boite, on l'assomme plus ou moins, on la pend par un pied avec un crochet entre deux de ses os de cheville, et on lui fait un trou dans le cou.

tellement humain.

enfin passons.

Ce que j'aimerais évoquer ici, c'est ce qu'il se passe ensuite. pendant que la vache, vivante et semi consciente se vide de son sang, pendue par la patte, donc, on lui ouvre le ventre pour vérifier qu'il n'y a pas de veau dedans.

Vous n'y croyez pas, hein? Je m'y attendais, j'ai eu extrêmement du mal à y croire.

Puis je me suis rappelé que mon espèce avait un bon taux de connards consanguins totalement assez stupides pour inventer, ordonner et obéir.

Sein-ture

Vous pensez à un montage?En voici d'autres:

Sein-ture

Si vous n'y croyez toujours pas, vous pouvez toujours aller vérifier en faisant une petite recherche google vous-même. Ou en lisant ce lien, par exemple: http://www.one-voice.fr/sante-sans-torture/le-cauchemar-du-serum-foetal-bovin/

Bref, vous comprendrez sans doute ma position vis à vis de l'allaitement d'un coté, des laits infantiles et du lait animal tout court de l'autre...

Alors même qu'il existe en plus des laits infantiles à base de végétaux... je trouve cela aberrant de parler de "choix". Qui peut faire en pleine conscience et totalement informé le choix de ce genre de pratiques? J'en connais bien un, enfin, disons que j'en ai croisé un, mais je pense sincèrement que devenir parent dégage un tel flux d'hormones d'amour que ça me parait juste impossible que des personnes nouvellement parents choisissent de participer à la torture de mamans. Même s'ils ne sont pas de la même espèce. C'est forcément qu'illes ne savent pas, j'en suis certaine!

Et s'ils savaient, s'ils s'informaient, sans doute que cette Terre porterait moins de souffrances.

Et puisque je sais, alors, je choisi mes actes en fonction de la non-souffrance qu'ils peuvent entrainer. Voilà pourquoi j' allaite. Même si je comprend totalement qu'on puisse donner un biberon de lait infantile végétal avec amour. Pour le lait infantile de vache, je vois aucun amour là-dedans, juste de la mésinformation.

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